Cette année-là se produisent les premiers incidents entre les mourides et l’administration coloniale. Ce sont des incidents qui ont opposé des chefs musulmans noirs africains qui travaillaient avec l’administration coloniale dans le Nord-Cayor, dans la zone du Ndjambour. Ces chefs là se plaignaient à l’administration coloniale du fait que les mourides, disaient-ils, refusaient de se subordonner à eux… que les mourides mettaient leurs cheikhs et leurs dirigeants au-dessus des chefs qui représentent l’administration coloniale… ils les accusaient de ne pas payer leur impôt alors qu’ils donnaient la Hadiya à leur cheikh. D’une certaine manière, ils commençaient à se plaindre du fait qu’il y avait une certaine opposition mouride qui se développait dans leur zone, dans leur fief. Et ce sont donc ces premiers rapports-là qui ont été à l’origine des tensions entre l’administration coloniale et les mourides… Ahmadou Bamba en particulier.
Entre 1892 et 1893, il y a eu un échange de lettres entre Cheikh Ahmadou Bamba et le gouverneur Lamothe… Ahmadou Bamba aurait même voyagé en ce temps-là à Saint-Louis -il se rendait en Mauritanie mais s’est arrêté à Saint-Louis- et je présume qu’il a certainement eu des entretiens avec le gouverneur parce que, par la suite, nous avons appris qu’il a reçu des livres que le gouverneur lui a envoyés.
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Cheikh Anta Babou : Le nom de Cheikh Ahmadou Bamba est apparu pour la première fois dans les archives coloniales en 1889. C’est à cette époque qu’Ahmadou Bamba commence à s’installer dans son village de Touba - bien connu maintenant - qui est le lieu saint des Mourides. Un administrateur colonial du nom de Tautin qui était en mission dans la zone, avait appris qu’un certain Cheikh Ahmadou Bamba, un marabout, était en train de construire son village dans cette zone. Tautin en a immédiatement eu une lecture stratégique : pour lui, la zone où Ahmadou Bamba était en train de construire son village se situait à la frontière du Baol et du Djolof et n’était pas loin du tout de la frontière de la Gambie. Donc pour lui, ce saint là, ce cheikh, était en train de construire son village dans une zone où plusieurs frontières se superposaient et il lui était facile de s’échapper si jamais il créait des troubles et voulait sortir en dehors du contrôle de l’administration coloniale. C’est la lecture qu’il en avait eu en 1889, le premier contact.
Après cela, rien de particulier ne s’est passé jusqu’en 1892.
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